C’est avec plaisir que nous accueillons en Mars, un intervenant de marque en la personne d’Alain Fournier, l’occasion de faire plus amples connaissances avec l’homme et son travail de photographe.

 

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Alain FournierJe m’appelle Alain. Je viens de prendre 56 ans, je suis grand-père depuis deux mois et je ne comprends toujours pas pourquoi le temps passe à cette vitesse… J’aimerais pouvoir le ralentir, appuyer sur le déclencheur et passer en pose lente mais malheureusement, ça ne fonctionne pas comme ça. Je suis né, j’ai grandi et je vis à Angers. A croire que je suis ancré à ma ville et que je ne peux pas en partir. J’ai des liens très forts ici. Des souvenirs, de la famille, des amitiés de longue date.

 

La photo c’est : un hobby, une passion ou un métier ?

C’est avant tout une véritable passion, mon moyen d’expression, un art de vivre, une façon de voir le monde. C’est devenu un métier depuis mars 2015.

Quelles ont été les étapes importantes dans ton apprentissage de la photographie ?

Aussi loin que je me souvienne, la photographie a toujours fait partie de ma vie.

Je crois que c’est à l’âge de 12 ans que j’ai eu mon premier appareil photo. C’était un kodak Instamatic 155. Il utilisait du film 110 et faisait des photos au carré. C’est en voyant mon père utiliser son Ultra Fex modèle« Himalaya » et en feuilletant les albums photos à la maison, que j’ai vite ressenti le besoin de faire la même chose. A l’époque, je ne pouvais pas imaginer que cet intérêt pour la photographie allait devenir cette passion qui n’allait plus me quitter. J’ai utilisé le Kodak pendant plusieurs années et c’est vers l’âge de 20 ans, que j’ai acheté mon premier reflex. C’était un Ricoh KR-10 équipé d’un 50mm. Avec ce boîtier en main, j’avais l’impression de faire de la « vraie » photographie. J’ai appris beaucoup en lisant des revues comme « Chasseurs d’images » et des bouquins spécialisés dans la technique photographique.

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A la fin des années 80, j’ai craqué pour le Nikon F801, un boîtier expert assez redoutable : obturateur au 8000è, mesure matricielle, une fabrication solide et une ergonomie bien pensée. Bref, l’essayer c’était l’adopter…j’ai donc cassé ma tirelire ! C’est aussi à cette époque, que j’ai ressenti le besoin de maîtriser toute la chaîne photographique; c’est-à-dire de la prise de vue au tirage.
J’ai donc rejoint un club photo à Angers afin d’apprendre la technique du développement. Comme ce club n’était plus très actif et évoluait plutôt vers la vidéo, je l’ai quitté et j’ai investi dans un agrandisseur et tout le matériel nécessaire à un labo amateur.

Avec mes produits chimiques et mon agrandisseur, le soir je squattais la cuisine, plongée dans une ambiance rouge inactinique et je passais une partie de la nuit à développer mes photos…le bonheur ! Et puis le numérique est arrivé. Les premiers reflex étant hors de prix et il m’a fallu attendre que la technologie soit financièrement accessible pour passer au numérique.

Depuis 2004 et jusqu’à aujourd’hui, j’ai possédé plusieurs boîtiers Nikon : D70, D200, D7000 et aujourd’hui, le D610 et D7100.

 


Qui sont les photographes qui t’inspirent ?

Je me suis beaucoup intéressé au travail de grands photographes humanistes tels que Henri Cartier Bresson, Willy Ronis, Raymond Depardon, Sabine Weiss…pour n’en citer que quelques-uns. Sans oublier les magnifiques photographies de Vivian Maier, découvertes après sa mort.

J’ai toujours admiré ces photographes; la manière dont ils saisissent l’instant furtif, la fraction de seconde où il faut déclencher. C’est cette photographie là qui me fait vibrer.

 

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Quand as-tu commencé à t’intéresser à la photographie de rue ?

C’est en 2009 que j’ai réellement commencé la photo de rue.

La rue est rapidement devenue mon « terrain de jeu ». La rue est vivante, elle respire, elle m’inspire…

C’est l’endroit où je me sens photographiquement à l’aise, où il peut se passer quelque chose à chaque seconde.

 

 

As-tu un souvenir d’une photographie que tu souhaites partager avec nous ?

C’est assez difficile pour moi d’en choisir une en particulier car elles ont toutes eu une importance, une émotion qui m’a parcouru au moment où j’ai déclenché.

Mais s’il fallait en choisir une, ce serait peut-être celle-ci :

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J’ai photographié cette petite fille lors d’une fête de la musique à Angers. Je lui ai trouvé un regard incroyable. Et puis tout à coup, ce « géant » noir qui apparaît et qui la saisit pour la faire danser. J’ai cadré, déclenché…j’avais ma photo.
 

Travailles-tu uniquement en numérique ou aussi en argentique ? Peux-tu nous parler de ton matériel ?

Côté technique, aujourd’hui je photographie avec un Nikon D610 et un 7100 en second boîtier.
Je n’utilise plus de zoom, à part le 70/200 f2.8 Sigma que je sors une fois ou deux par an, histoire de lui faire prendre l’air. Je privilégie les focales fixes pour leur qualité optique, leur grande ouverture et leur légèreté, quoique toute relative avec le 35mm f1.4 Sigma série Art qui pèse son poids ! J’ai également un compact Fuji X20. J’utilise également mon iPhone qui est devenu tout naturellement mon bloc-notes photographique car c’est l’appareil photo que j’ai toujours sur moi. Je continue d’utiliser la technologie argentique assez régulièrement, notamment avec un Yashica Mat 124 G (40 ans d’âge) qui utilise du film 120 et fait des négatifs au carré (6×6). Je ressors quelquefois mon Nikon F801 que j’ai toujours gardé depuis 1990. 26 ans de bons et loyaux services et il n’a apparemment pas dit son dernier mot ! Je développe toujours mes films N/B et ensuite je les scanne. Un peu de Polaroid également avec le 320 Land Camera fabriqué en 1971.

 

As-tu des projets ou des idées pour 2016 ?

Je viens de créer un site web sur lequel je propose des cours photos pour débutants et pour les personnes souhaitant se perfectionner dans des domaines photographiques précis.

www.coursphotoangers.fr

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Le mot de la fin

Un jour, un ami m’a demandé : « pourquoi photographies-tu ? »

Dans l’instant, j’ai été bien en peine de répondre à cette question.
Et puis, après réflexion, j’en suis arrivé à ces quelques réponses personnelles :

Je photographie pour figer ce temps et cette réalité qui m’échappent, qui me coulent entre les doigts.

Je photographie pour figer cet instant, cette émotion qui ne reviendra peut-être jamais.
Je photographie pour rencontrer l’autre.

Je photographier pour me sentir vivant.

Je photographie pour un peu toutes ces raisons…je crois.

 

 

Tes liens Internet

Mon site pro : www.phototraffic.fr

Pour les cours : www.coursphotoangers.fr

Facebook: https://www.facebook.com/alainfphoto

Instagram : https://www.instagram.com/phototraffic/ (compte réactivé récemment)

 

Merci à Alain de nous avoir accordé de son temps pour cet interview !