Rémi Favresse

Olivier Ortion, photographe

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

En quelques mots, j’approche de la quarantaine, j’ai vécu plusieurs vies pro : journaliste-reporter d’images, adjoint de direction, responsable com’. Je bosse aujourd’hui dans une école de musique & de danse où mon poste un peu hybride me permet (notamment) de faire des photos lors des concerts et autres événements. Sinon, je suis écrivain, auteur d’un conte pour adultes : Les Chroniques du Héron ordinaire et depuis peu d’un récit autobiographique : Hiver boréal, été austral. D’autres sont à venir, qui je l’espère trouveront une maison d’édition, car jusqu’ici, c’est l’autoédition qui m’a permis de vivre cette expérience formidable qu’est la publication et l’échange avec mes lecteurs.

La photo c’est : un hobby, une passion ou un métier ?

La photo, c’était hier une part importante de mon travail de JRI : qu’elle parle d’elle-même, même si de fait elle accompagnait un texte : l’annonce de candidature de F. Bayrou pour la présidentielle de 2012, le départ du couple N.Sarkozy/C. Bruni de l’Elysée après la victoire de F. Hollande. Sa vertu était informative. Aujourd’hui encore, la photo fait partie de mon travail, même si elle est moins cruciale et qu’il y a, en marge d’une dimension toujours informative, une recherche esthétique. En-dehors, c’est un hobby, avec cette triple quête du coup d’œil, du moment adéquat et de la bonne composition : un angle original, un sourire qui perce, un équilibre des forces et des lumières.

D’où vient cette envie de faire partie d’un collectif ?

L’envie de faire partie du collectif vient de ma volonté d’élargir mes horizons photographiques, apprendre des autres, m’accaparer des techniques, des sujets et apprendre à comment les valoriser. De très nombreux domaines me sont encore complètement étrangers : astrophoto, light painting, photo studio… Et j’aimerais pouvoir m’y initier. Je fonctionne en effet beaucoup à l’instinct, sans préparation, ce qui a peut-être cet avantage de ne pas « préformater » mes clichés, mais ce qui induit beaucoup de déchets.

Quelles sont tes sources d’inspiration pour tes photos ou tes créations ?

Forcément, mes sources d’inspiration proviennent essentiellement du photojournalisme et de la photo documentaire : Dorothea Lange, Robert Capa, Mary Ellen Mark…
Mon goût pour la nature et ses beautés petites ou grandes me fait me tourner vers des photographes comme Ansel Adams, mais je crois que ce goût pour la photo-documentaire provient de mon enfance, car mes parents avaient une immense collection de National Geographic à la maison, et je me souviens d’une couverture : celle du Mount St-Helens en éruption avec une voiture toute petite au 1er plan et une nuée extraordinaire de cendres en arrière-plan. Quand une de mes photos permet de ramener l’homme à sa juste mesure, je suis comblé.

Peux-tu définir tes photos en 3 mots…

01

COUP DE CŒUR

02

MOMENT

03

EQUILIBRE

Noir et blanc, sépia ou couleur ?

La plupart de mes photographes de référence tirent en noir/blanc, c’est donc mon esthétique de prédilection… mais de là à réussir à tirer une belle photo en noir et blanc, il y a du boulot !

Pour toi qu’est-ce qui compose une jolie photo ?

Pour moi une bonne photo, c’est une photo qui permet de voir un sujet sous un angle nouveau – en tout cas original. C’est une photo qui amène, engage, invite à lever les yeux ou à les baisser. J’ai un goût immodéré pour la nature et ce qu’elle recèle de beautés, petites ou immenses. Enfin, une bonne photo pour moi est une photo que je ne retouche pas, qui n’a même pas besoin d’être recadrée. Une belle photo de nuage, par exemple (ci-dessus)

Ta photo coup de cœur ?

Olivier Ortion - Hellfest